GORI, Géorgie (Reuters) - Au moins cinq civils, dont un journaliste de la chaîne RTL, ont été tués et plusieurs autres blessés mardi par des explosions dans la ville géorgienne de Gori, au sud de la région séparatiste d'Ossétie du Sud.
Des images de télévision tournées sur la scène des explosions suggèrent que celles-ci ont été causées par des tirs de mortier et non par des bombes larguées par l'aviation russe, comme l'avaient rapporté des témoins dans un premier temps.
Le chef d'état major adjoint de l'armée russe, le général Anatoli Nogovitsine a nié que les forces russes aient attaqué la ville.
Un photographe de Reuters a vu cinq cadavres et quatre blessés dans la rue touchée où les explosions se sont produites, et reconnu deux des victimes comme étant des journalistes.
"Les bombes ont explosé devant et à côté de nous", a déclaré le reporter l'accompagnant, ajoutant qu'aucune alerte n'avait été lancée avant les explosions. "Plusieurs personnes ont été blessées et gisent sur le sol. Nous avons vite quitté les lieux."
La chaîne de radio et télévision RTL a annoncé par la suite que son caméraman néerlandais Stan Storimans avait péri et qu'un de ses correspondants, également néerlandais, avait été blessé.
RTL a parlé d'une attaque russe dans un communiqué publié sur son site internet, tout comme Reuters dans un premier temps.
L'endroit touché est situé près d'une zone de collines où les avions russes avaient attaqué des positions d'artillerie géorgiennes et où plusieurs explosions ont retenti mardi, a ajouté le reporter de Reuters.
Ces pièces d'artillerie ont tiré lundi sur des positions russes mais on ignore si elles ont été retirées depuis.
Les rues de Gori, que les soldats géorgiens ont abandonnée lundi dans une certaine confusion, étaient presque désertes, et l'on y croisait que quelques habitants.
Gori est située à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Tbilissi, la capitale.
Des voitures de civils ont été vues quittant précipitamment la ville mardi, leurs occupants criant "Ils bombardent, ils bombardent!" Deux camions géorgiens sont entrés en collision sur une route près de la ville.
Deux reporters de Reuters présents dans la ville ont également dénombré quatre explosions dans les faubourgs de la ville mardi matin sans pouvoir déterminer s'il s'agissait de bombardements aériens ou de tirs d'artillerie.
Aucun soldat n'était visible sur la route entre Tbilissi et Gori, la ville natale de l'ancien dictateur soviétique Joseph Staline. Quelques véhicules abandonnés de l'armée géorgienne et un char calciné gisaient sur les côtés, ont-ils témoigné.
Matt Robinson, version française Jean-Stéphane Brosse, Grégory Blachier
moi, ça me fait froid dans le dos, sachant que certaines guerres ont démarrées pour moins que ça...